Elusif

Rock'n'Roll Nigger

Aucun moyen de savoir.
Me regarde-t-elle?

Fight

Je danse, saoul.

Go on and smile you punk

Elle danse aussi, à quelques mètres de moi. Elle semble avoir bu considérablement moins que moi..
Elle est différente des autres filles autour d'elle. Elle porte un épais pull en laine, à larges mailles. Noir. Un pantalon en velours côtelé et des petites bottines marron qui déteignent avec le reste.

So no one fucks with meeee yeah

Une écharpe et un foulard. Les deux.

Next mother fucker gonna get my metal..

Je retourne, en gesticulant, vers la table où les copains avec qui je suis sont affalés. J'attrape mon verre à moitié plein pour le vider d'un trait.

This is my real head

Elle m'a suivi du regard. Elle s'est tournée pour toujours me voir..
Quand elle se rend compte que je la fixe, elle semble gênée, et hésite entre continuer à me faire face et se détourner pour faire semblant de rien.

God is in

Je renverse mon verre vide en le redéposant, il roule sur la table. Tout le monde le regarde et personne n'essaye de le rattraper quand il passe le bord et tombe sur le sol où il éclate.
Mes associés de beuverie sont tous à écluser leurs verres, après verres, après verres. Je suis le seul à danser lors de nos sorties.

Fail to see the tragic, turn it into magic !

Je tangue, je louvoie. Je passe entre les gens en les bousculant. Sans m’excuser, je suis trop saoul pour seulement y penser. Je m’enfonce dans la masse, là où la musique donne, là où les gens sont plus serrés.

God damn your righteous hand
God damn ouhh the lord

Innocemment, je m’approche d’elle. Peut-être sa curiosité ira-t-elle jusqu'à vouloir me toucher ?

Get your gun.. get your gun..

Elle me voit, elle s’arrête de danser, elle hésite. Je m’arrête d’avancer. Je danse.

I’m just a little girl

Elle se retourne, s’éclipse à travers la petite foule vers ses amies. Elle fait un signe de la main, on lui pousse un verre plein.
Un mec fait le tour de la table et se poste près d’elle pour passer un bras autour de sa taille. Elle vide son verre à petites et lentes gorgées, prenant son temps, avant de le redéposer prudemment sur la table.

Come into our home.. won’t you stayyyy?

D’un geste sec, elle degage la main du garçon à côté d’elle avant de se remettre à danser sur place.

You cannot sedate.. all the things you hate..

Elle revient vers le centre de l’action.
Vers moi. Je m’avance à son encontre. J’ai décidé de presser les choses. Je suis saoul.
Elle et moi. Face à face.
On danse, sans se toucher que du regard.
Ses yeux verts s’allument. Le feu que j’attendais.
Je l’attrape maladroitement par la main. Je serre un peu trop fort. Elle ne dit rien.

Disease, disease is draining me

On essaye d’accorder nos pas, mais la musique n’est pas dansante et je gesticule trop, comme à mon habitude.

You are mine, you are mine..

Je l’hypnotise du regard. Ou est-ce en tout cas ce que j’essaye de me convaincre. Elle se rapproche. Ça marche.
Je l’attire vers moi, je la prends dans mes bras. Je l’embrasse. Sans cesser de bouger aux anti-rythmes de la musique, nos dents s’entrechoquent. Nos lèvres se décollent et se retrouvent.

The rabbit’s just a monkey in disguise

Comment n’a-t-elle pas trop chaud sous ce pull ? Je la regarde interrogativement, elle ne comprend pas ma question. Je me penche vers elle, elle s’attend à ce que je lui parle. Mais je mords le lobe de son oreille. Elle recule la tête d’un coup, mais continue à me sourire.

Now my monkey’s dead.. at least it looks that way..

Peut-être a-t-elle trop bu, elle aussi. Je l’embrasse à nouveau. Elle goûte la bière. Je déteste la bière. Je replonge quand même sur sa bouche. Je mélange son goût à mon pastis, mon rhum citron, mon blanc cerise.. Je ne suis plus à un mélange près..
Cette fois-ci, je pose ma main sur sa hanche. Elle se laisse faire. L’autre main, l’autre hanche.
Elle se laisse toujours faire. Je l’attire contre moi. Je sens ses seins contre mon torse, ses jambes contre les miennes.
Elle pose une de ses mains sur mon épaule. L’autre dans le bas de mon dos, juste sur le haut de mes fesses.

Oh the fires of hell are glowing..
Yes, the danger must be growing !

Je l’embrasse encore. Elle est belle, cette fille.
Elle descend sa main sur mes fesses. Franchement.
Je souris, Je perds l’équilibre, manques de tomber, elle me retient de ses mains.
Je rigole et je lance mes mains à l’exploration de son corps. Je passe sous son pull. Elle ne porte rien dessous. Je sens une légère couche de transpiration sous mes doigts. Son ventre est doux, lisse, plat. C’est agréable. Je remonte mon exploratrice pour caresser un de ses seins par dessus son soutien gorge. Elle gigote dans mes bras, me mordillant le long de la mâchoire, me faisant rire.

I am the God of Fuck

Je la pousse vers l’arrière, doucement, en suivant chacun de ses pas pour rester collé à elle. Elle me lance un regard et me comprend, elle se laisse guider.
Arrivée au pied de l’escalier, elle se retourne pour monter la première. Elle a ma main dans la sienne pour m’aider à monter, pour me guider, pour me retenir si je perds l’équilibre encore. Elle garde ma main collée contre ses fesses, au chaud.
La musique continue de hurler autour de nous, les gens, eux, nous ont disparu.

White trash get down on your knees,
It’s time for cake and sodomy

Nous arrivons en haut sain et sauf. Je la pousse vers les toilettes des hommes. Elles sont vides. Je l’embrasse. Nous titubons à l’intérieur de la seule cabine.
Mes mains repartent à l’exploration de son corps, disparaissent sous son pull. Elle m’embrasse.
Elle s’attaque à mon jeans, défait les boutons un à un, plonge ses mains pour me caresser.

We are our own wicked gods
With little g’s and big Dicks.. big Dicks..

Je sors une capote de ma poche et la lui tends. Elle me l’enfile pendant que je défais son pantalon et le lui abaisse. Sa petite culotte suit le même chemin quelques secondes plus tard.
Je m’affale à moitié sur elle, mon équilibre réduit à néant par l’alcool et mon jeans entortillé sur mes chevilles.
Enfin, je la pénètre. Je bouge en elle, trop vite. Je ne sens rien, je suis trop saoul.
Elle crie ‘trop fort’ et enchaîne aussitôt sur ‘continue.. continue’.
Je ne l’écoute pas. Je l’embrasse.

Faster! Faster!
Faster! Faster!

Elle me mords la lèvre inférieure. Je goûte mon sang dans nos bouches.

Stop the boat